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Titre du blog : Blabla comme ça
Auteur : amalya
Date de création : 27-05-2008
 
posté le 02-02-2010 à 23:59:59

Marre d'être pauvre

J'en peu plus, je craque à fond, là. Je me sens devenir toute dingue dans ma tête. Sensation pas très agréable au deumeurant.

 

Moi qui n'ai jamais aimé les maths, je passe mon temps à calculer. Je déteste les administrations, et je suis obligé de me les taper à longueur de temps. Tout ça à cause de cette foutu pauvreté. 

 

J'en ai marre. Marre d'avoir froid parce que ça coute moins cher de rajouter des pulls que de mettre du chauffage, marre d'être faible parce que faire un repas pr jour à base de pain et de lait coûte moins cher, marre des fringues trouées parce que même à Emmaus, ça entame encore trop mon budget, marre de pas aller voir les gens que j'aime parce que les transports coutent trop cher, marre enfin de supporter mes hormones qui font du yoyo et de ne pas dormir parce que les psys et les médocs coutent trop cher. Marre de ne pas prendre de bain parce que ça augmente la facture, et marre de me brosser les dents à l'eau froide pour économiser le chauffage de l'eau. Marre de mendier des légumes en fin de marché, de s'empêcher de vivre à tout instant parce que tout coute et que quand on a pas un rond, on a intérêt à savoir où va chaque centime.

 

 Tout ça pour éviter la misère. Quand on est pauvre, on peut encore se permettre un tout petit peu de fierté, on a un toit sur la tête, on a de l'eau et de l'électricité, bref, pas de danger vital. Je sais que si je commence à faire des faux pas, à dépenser deux trois centimes par çi par là, en un rien de temps je ne peux plus payer ma survit, c'est à dire la farine qui me permet de faire mon pain, le toit qui me protège du vrai froid (après tout, là il fait quand même 15°C dans l'appart, je ne risque pas de mourir de froid), je me fait couper l'electricité (et donc de quoi faire cuire le pain), le gaz (donc le peu d'eau chaude... ha j'en mourrais pas, mais je déteste ça), bref, tant que le peu que je gagne est investit dans la survie, tout va bien non ? 

 

J'ai beau retourner le problème dans tous les sens, je ne vois pas comment faire mieux. Je ne peux pas me prostituer, désolé, et la mendicité je déteste ça (déjà quand je récupère les invendables en fin de marché ça me saoule...). Ce sont des limites que je n'arrive pas à franchir, il n'y a pas de raison rationnelles mais c'est comme ça. 

 

Quand je ne glande rien, encore, je crois que j'arrive à me faire un peu mieux à la pauvreté. Ou plutôt, quand je pète un cable ça n'a pas d'impact. Mais là, en faisant 35H par semaine, voir 50H, et en me contentant de ces 400€ qui n'ont même pas le temps d'exister, c'est trop dur. Surtout que j'ai des frais de trajet pour ces conneries. Oui oui, c'est bien beau, je construit mon avenir afin de sortir de cette pauvreté, après j'aurais un boulot donc des sous, etc... Mais c'est pas vrai. Une fois mon diplome en poche, je vais encore perdre des sous à aider ma mère, non parce que ça peu vraiment marcher, mais parce que c'est le seul espoir de job où je peut tenir physiquement. Et ensuite ? L'hiver, je fais quoi pour combler le déficit ? Aller mendier du boulot en station, la belle idée, c'est une idée non rentable. Parce que soit je reste dans mon appart actuel et dans ce cas ça me fait quoi, une heure de trajet au moins pour aller bosser ? En voiture ? Voilà de quoi passer un smig honorable... Ou alors je déménage en station mais là attention, faut trouver celle qui embauche le plus (et la conjoncture commence à être dur avec les hivers trop doux), ce qui augmente le prix des courses sans forcément baisser le prix du loyer, et encore une fois, se passer de voiture est plus dur. En plus, je vois très bien que je n'ai pas d'énergie. Je sais que c'est en partie dû à mon alimentation un peu trop faible et mon manque de sommeil, mais ça ne va pas changer du jour au lendemain (pour le sommeil, de toute façon, j'ai de si mauvaises habitudes que je ne règlerais pas ça sans rééducation et médocs). De plus, je ne suis pas sûre que ma fatigue ne soit lié qu'à ça, donc 50H par semaine, je les tiens, oui, mais pas plus d'un mois. En fait, de ce que j'en ai vu, pas plus de deux semaines sans couper par au moins quatre jours de repos intensifs, donc deux jours derrière pour gérer la vie courante. Quel patron embauche un salarié qui bosse deux semaines sur trois ? Moi je ne m'embaucherais pas. 

 

Je vais donc continuer comme ça longtemps. Et là, j'en peu plus. Je craque. Je n'en suis pas encore à aller incendier la voiture du préfet ou cambrioler des petits retraités, mais ça vient. C'est étrange comme la frustation permanente, l'impossibilité d'accéder à des services que la société considère comme "normal", fait baisser le sens moral. Pourtant, j'en ai à revendre, j'ai du être paladine dans une vie antérieure. Mais quand je suis dans cet état, j'ai juste envie de pirater la banque de france, de faire sauter la bourse et le festival de cannes, je suis prise d'une furieuse envie de taper, de hurler, de blesser... 

 

Je me retiens, je reste enfermée, je loupe mes cours et je met donc un peu plus en péril mon avenir, je pleure. 

Je craque, parce que je ne trouve pas d'issue, ni dans un sens ni dans l'autre, toute ma volonté et ma détermination ne me permettant pas de gagner ma vie, mon sens moral m'empêchant d'évacuer ma frustration et de gagner ma vie d'une manière moins honnête.

 

Que font les fous quand ils sont coincés ? Question rhétorique, je sais très bien comment je "non-gère" ce genre de dilemne. Je devient aussi apathique que possible, je me retire du monde pour m'installer dans un coin de ma tête en rêvant à tout pleins de choses mais rien qui n'ai de rapport avec ce monde. Je deviens non-morte, plus vivante puisque que je n'avale quasiment plus rien, je ne bouge quasiment plus, je somnole toute éveillée. 

Là, je crois que je vais y aller direct, parce que je n'en peux plus de me battre. Ca ne sert à rien. Plus je m'agite, plus ça reste pareil.  A quoi bon faire des efforts ? 

 

J'ai peur de retourner dans ce grand néant parce que je sais combien il est difficile d'en revenir. Et comme ma propre mort fait partie des limites absolues que je m'interdit de franchir (comme le meurtre, tiens), c'est pas super. 

 

Peut-être devrais-je profiter du peu d'énergie qu'il me reste pour épargner trop de souffrance à mes proches. Enfin, plutôt, les deux personnes qui souffriraient réellement de mon absence, les autres, ça leur ferait peut-être un peu bizarre au début mais ils s'en remettraient, je n'ai pas d'importance pour grand monde et c'est pas plus mal. Mais je ne vois pas comment protéger mon aimé et ma mère de ce qu'il va m'arriver. Mon doux est trop sensible sur tout ce qui touche au deuil, et tellement fragile ces temps-ci, ma mère parce que je suis la seule personne de sa famille qui prend soin d'elle et qui l'écoute et qu'elle va avoir du mal à perdre la dernière personne qui l'aide à vivre.Mais ça fait trop longtemps que je les protège ces deux là, je ne suis plus capable, je ne peux plus. Si l'amour suffisait à faire tourner le monde, je ne saurais même pas la signification du mot souffrance. Mais l'amour, c'est peut-être beau, ça n'en reste pas moins insuffisant quand on craque.

 

Commentaires

dana ray le 25-07-2011 à 21:30:13
Se désencombrer


Si on a le temps, c'est pas mal de trier en déménageant. En faisant les cartons, on met de côté tout ce sur quoi on a "un doute". On fait des cartons de ce qu'on veut vraiment garder, puis on regarde le reste, on fait quelques cartons "à virer"... Il restera des tas de trucs qu'on se demande si on doit le garder ou jeter ; bon, pas la peine de trop se prendre la tête, au pire ça déménage aussi. Il y a souvent un deuxième tri au déballage, on se rend compte qu'on n'a plus besoin de garder tel et tel choses. Tant pis, ça a déménagé, le principal étant de faire de la place et d'apprendre à vivre plus simplement.


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aurore le 03-02-2010 à 00:59:27
je découvre ton blog et pourtant tu l'as commencé il y a longtime..! tu n'écris pas souvent mais quand tu le fais tu le fais bien,

c'est triste ce que tu écris, peut être il faut te donner du courage pour changer ta situation..que je t'espère meilleure trés bientot.

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